ROAD TRIP GORGES DU VERDON ET LUBERON

JOUR 1 - Lundi 27/07/2020 | Rambouillet > Saint Marcellin

Aujourd'hui, nous devions entreprendre un voyage en mode road trip van aménagé vers l'Islande, la terre de feu et de glace. La crise du covid-19 nous a contraint à reporter ce beau projet à l'année prochaine et à adopter un plan B. Qu'à cela ne tienne, road trip nous avions prévu, road trip nous ferons quand même ! La destination est à peu près dans le même thème, l'eau glacée des Gorges du Verdon, le feu de la canicule annoncée dans le Luberon.

Le road book est prêt. J’ai fait le plein de lectures, à mon habitude. Doudou a même pensé à mes devoirs de vacances (me serais-je ramollie du ciboulot pendant la période de chômage partiel ?!). Bref, notre plan B s'annonce pas mal !

10h30, le van a été récupéré (Blacksheep van), les valises sont toutes rentrées – et les enfants aussi. Petit brief vite fait de l’agence et hop, nous voilà partis direction Saint Marcellin où nous passerons la nuit chez tonton Pascal dans un lit douillet (on y va mollo dans l’aventure).

JOUR 2 - Mardi 28/07/2020 | Saint Marcellin > Castellane

Après une nuit de sommeil très chaude, tonton Pascal nous emmène faire une petite balade dans un coin de sa région, le Font d’Urle. C’est beau le Vercors, je comprends pourquoi il a décidé de venir s’y installer il y a 2 ans…

Petit resto à Vassieux en Vercors pour faire honneur aux fameuses ravioles de Royans, et c’est déjà l’heure de partir. 260 km de routes de montagne en lacets nous séparent de notre prochain point de chute, Castellane. Nous avons mis 4h, Doudou ne s’en est toujours pas remis !

Pour notre 1^ère nuit en van, nous avions prévu de dormir au Lac de Chaudanne à la sortie de la ville, sur recommandation du canyoneur avec lequel nous avons prévu une activité le lendemain. L’hôtesse nous avait dit qu’on pouvait se poser sans problème, et que si on était discret, les flics ne viendraient pas nous déranger (ou en tout cas on pourrait s’en sortir avec un joli sourire). Arrivés sur place, force est de constater qu’il est impossible pour tout camping cariste, fourgon ou van aménagé de stationner nulle part autour de ce lac. Les panneaux d’interdiction sont partout, on ne peut vraiment pas faire semblant de ne pas les avoir vus. On décide donc d’aller au Lac de Castillon de l’autre côté de Castellane (1^er lac artificiel sur le Verdon), voir si l’herbe est plus accueillante. Las, les mêmes panneaux d’interdiction nous accueillent de leurs yeux métalliques et inhospitaliers. En fait c’est toute la zone de Castellane qui est interdite aux aventuriers de notre genre.

Il est 18h30, on est crevé du trajet, on a chaud, on transpire, on n’a pas de plan pour dormir, mais c’est pas grave car l’eau turquoise du lac devant nous est vraiment très belle. On en profite pour piquer une tête et se rafraichir les idées. Après une délibération assez rapide compte tenu du peu d’options qui s’offraient à nous, nous décidons de dormir au camping. C’est pas aussi roots qu’on l’avait prévu pour notre 1^ère nuit en van, mais on s’adapte à la situation !

Le camping familial Les Lavandes nous accueille avec ses 2 étoiles et ses sanitaires impeccables (y’a même du PQ aux WC dites donc !). Une fois le van garé sur notre emplacement, les festivités commencent pour transformer le véhicule en dortoir. Il faut monter la chambre des loulous (= ouvrir le toit télescopique), construire la suite parentale (= rabattre les sièges arrière), et ranger le dressing (= organiser le coffre). Doudou prend les choses en main, du genre maître : en moins de temps qu’il m’en a fallu pour aller prendre ma douche, tout était prêt pour la nuit !

20h30, tout le monde est propre et affamé. On ne s’est pas encore organisé pour les courses, un resto s’impose. Ce sera l’occasion de visiter Castellane, cette jolie ville aux portes du canyon du Verdon dominée par son Roc de calcaire à 200 m de hauteur. On n’aura malheureusement pas le temps d’y grimper voir la chapelle Notre Dame du Roc, mais de loin elle a l’air très jolie.

JOUR 3 - Mercredi 29/07/2020 | Castellane > Lac de Sainte Croix

Les souvenirs de la 1^ère nuit en van sont mitigés (comprendre : on a passé une sale nuit). Contre toute attente, on a eu froid, alors qu’il faisait facile encore 27 degrés au coucher. Tout le monde m’avait tellement dit avant de partir qu’on allait crever de chaud que je n’ai pas prévu les gros duvets, juste les draps de sac (la version végétarienne des sacs à viande). Et puis il a fallu gérer les envies de pipi (oui, ça se conjugue au pluriel chez moi). J’en ai assouvi une 1^ère à 2h du mat’, non sans avoir réveillé tout le van pour que tout le monde en profite (dès que tu ouvres la porte, c’est éclairage boîte de nuit). Du coup, je n’ai pas osé assouvir la 2^ème qui a dû se manifester vers 5h, ce qui marqua la fin de ma nuit.

Le matin, on a réservé une randonnée aquatique sur le Verdon avec l’agence Buena Vista Rafting de Castellane (parcours du couloir Samson, à la demi-journée). Mais kezaco ?! C’est un peu comme du canyoning mais en plus accessible, sans corde ni baudrier, où l’on progresse principalement en flottant sur le dos et pieds en avant, comme des grosses tortues. Cette position a le double avantage de permettre d’admirer les paysages époustouflants du Grand Canyon et de ne pas abîmer la faune et la flore au fond de la rivière. 2h de bonheur à flotter, nager, marcher, sauter des rochers, admirer les paysages : on en a pris plein les yeux !

L’après-midi, nous avons parcouru la Route des Crêtes depuis La Palud Verdon jusqu’à Rougon. Les paysages sont à la hauteur sur cette route surplombant le Verdon et jonchée de belvédères offrant de magnifiques points de vue sur les gorges. Vertigineux ! C’était canicule ce jour-là, autant vous dire qu’on n’a pas fait tous les stops en plein cagnard (15 belvédères au total), d’autant que certains étaient très proches avec des vues assez identiques.

 Nous avions prévu de nous poser à La Cadeno Plage pour la nuit, une petite base de loisirs au bord du Lac de Sainte Croix où l’on peut louer pédalo, paddle, bateau à moteur. Ça avait l’air sympa sur le papier, relativement tranquille. Ça s’est révélé plutôt décevant en arrivant sur zone. On a piqué une tête vite fait pour se rafraichir, repris le van et remonté le lac vers Les Salles-sur-Verdon, où la plage s’est révélée beaucoup plus accueillante.

L’application park4night va devenir notre meilleure amie pendant ce séjour et un allié infaillible pour dégoter des super spots nocturnes, loin du monde et de l’agitation des Gorges en ce mois d’août. Le super spot de ce soir est situé à 5 km sur les hauteurs des Salles-sur-Verdon, en forêt avec vue sur le lac de Sainte Croix. Ça a été notre 1^ère nuit roots-road trip-aventure en toute autonomie, avec notre 1^er repas « cuisiné » pris à la table de camping, notre 1^ère vaisselle, notre 1^ère nuit seuls au monde. Je ne sais pas si c’est la quiétude des lieux, l’absence totale de bruits de civilisation, mais on a dormi comme des bébés !

JOUR 4 - Jeudi 30/07/2020 | Lac de Sainte Croix > Moustiers Sainte Marie

Au jour 4, je peux dire qu'on commence à maitriser le truc du van : le toit télescopique n'a plus de secret pour nous, le frigo réfrigère à fond, on fait/défait/refait les lits et les valises en moins de 2, bref, les techniques de base sont désormais complètement sous contrôle ! Il nous reste 2/3 trucs à tester, qu’on n’a pas encore osé aborder (la douchette froide, les wc chimiques, la vidange). On se garde ça pour un peu plus tard.

Ce matin, c’est visite du village de Moustiers Ste Marie, le 1^er dans notre série « classé parmi les plus beaux villages de France ». On arrive à la fraiche à 10h30 (il ne fait encore « que » 27°C), et on démarre direct par la montée menant à la chapelle Notre-Dame de Beauvoir. A la manière de la « Bonne Mère », elle surplombe le village pelotonné dans un escarpement rocheux et semble veiller sur lui, aidée de son étoile suspendue. J’ai adoré l’ambiance de ce village, ses ruelles blanches, ses jolies maisons colorées, ses petites boutiques artisanales, ses belles places, ses fontaines rafraichissantes. On a failli manger des glaces en forme de rose (Les Délices d’Italie), de vraies œuvres d’art éphémères. On est bien passé devant la boutique mais Doudou ne l’a pas vu sur le coup (enfin, soi-disant) et ne nous a informés qu’après coup que c’était une curiosité à tester dans le village. On appelle ça un acte manqué, non ?!

Le temps de tout ça, la température a grimpé aux rideaux pour atteindre les 36°C après déjeuner (un petit resto ce midi, pour profiter du cadre). La suite du programme s’impose donc d’elle-même ou presque : cet après-midi, ce sera balade sur l’eau en pédalo et pis c’est tout ! La horde des touristes pédaleurs du Pont de Galetas à l’orée du Lac de Sainte Croix nous effraie un peu, on se croirait un samedi après-midi sur les Champs-Elysées pendant les soldes. Mais l’eau de cette dernière partie du canyon est trop belle pour qu’on passe à côté. 45mn de queue pour louer le pédalo, l’eau turquoise se mérite en cette fin de mois de juillet. Notre patience est cependant récompensée, car les vues dans le canyon sont à couper le souffle (et puis l’avantage de lever les yeux, c’est qu’on ne voit plus les touristes). Les enfants ont pu faire des sauts de quelques mètres depuis les rochers. Bref, ce fut une balade bien rafraichissante.

Le soir, nous avons réservé un emplacement dans le camping municipal de Saint Laurent du Verdon (L’Eouvière Verte). Oui, on a décidé à l’unanimité qu’une bonne douche tous les 2 jours était quand même un minimum pour ce 1^er road trip ! Et puis on en profite pour faire un peu de lessive.

JOUR 5 - Vendredi 31/07/2020 | Gorges de Baudinard > Sillans-la-Cascade > Esparron

Encore une journée de canicule annoncée. Nous avons donc réservé 2 canoës-kayaks pour une balade de 3H dans les Gorges de Baudinard (base nautique Aquattitude). Hier, on a travaillé les jambes avec le pédalo, aujourd’hui on va équilibrer avec les bras !

La flânerie du jour nous emmène depuis le lac de Montpezat jusqu’au barrage hydroélectrique de Quinson, en aller-retour. Ce canyon, beaucoup moins touristique que celui d’hier, n’est accessible que par l’eau. Petit brief d’avant départ, je demande à quel endroit on peut se baigner. Le moniteur me répond : plutôt dans les basses gorges, l’eau est à 16°C (pardon ?!), parce que près du barrage la baignade est formellement interdite et la température descend à 10°C (argh !). Bah ça m’a refroidi dis donc, je n’avais d’un coup plus du tout envie de me baigner !

Les gosses d’un côté, les parents de l’autre, et nous voilà partis avec Doudou en mode sportif comme si on avait un dossard dans le dos ! On a été sympa, on a quand même attendu nos enfants régulièrement ;-) Les paysages y sont là encore majestueux, avec d’immenses falaises de calcaire, des grottes, des petites cascades rafraichissantes.

C’était chouette de pouvoir être au frais pendant 3 h parce qu’après, cela s’est vite gâté au niveau température (le thermomètre du van affiche allègrement et sans complexe des 38°C étouffants).

L’après-midi, nous restons dans le thème de l’eau et allons voir la fameuse cascade de Sillans-la-Cascade. Pour l’atteindre, une petite promenade de 800m heureusement ombragée au milieu des platanes est nécessaire. A l’arrivée, une chute de 42m tombant dans un petit lac d’eau turquoise, c’est grandiose !

Après une petite glace bien méritée au village, nous repartons pour une dernière baignade douche au Lac d’Esparron. Il est ensuite temps de rejoindre notre villégiature pour la nuit, situé à 2km sur les hauteurs d’Esparron.

Ce spot est géant, attention les manouches débarquent ! On a tellement de place qu’on investit les lieux en s’étalant partout et en organisant l’espace comme à la maison : le coin dressing (valises béantes par terre), le coin salon (table et chaises de camping confortablement installées à côté du van), le coin buanderie (des mètres de corde à linge étendus entre 2 arbres), le coin jeux (piste à Molky). Non, vraiment, le grand luxe ce soir !

JOUR 6 - Samedi 01/08/2020 | Valensole > Ganagobie > Rustrel

On a encore passé une super nuit, et je commence vraiment, mais vraiment à kiffer le van. Je me réveille la 1ère au chant des cigales, tout est calme aux alentours, le pied total ! Je prépare le petit déj, Doudou se réveille et m’accompagne - il était quand même 9h. Puis me vient cette idée folle : et si on testait la douchette froide du van ?! Allez, banco. Et me voilà à poil dans la nature à l’abri des regards, à me faire une petite toilette de chat ! Doudou m’a regardée avec des yeux ronds comme des soucoupes taille XXL ! Il ne savait pas que j’avais le baroudage dans le sang – moi non plus d’ailleurs. Rassurez-vous, les enfants étaient encore couchés, ils n’ont pas assisté à cette scène surréaliste et gardent de moi l’image de cette mère/belle-mère saine d’esprit que je suis. Du coup, j’ai vidé ce qui restait du réservoir, et on est tombé en panne d’eau ! On était tellement à l’économie à flipper de la panne sèche qu’on a quand même tenu 5 jours avec 30 litres. Mais là pas le choix, va falloir recharger. Ce soir c’est camping, ce sera l’occasion de tester.

Nous débutons notre périple dans le Luberon par Valensole et son plateau lavandier. Si on s’était un peu mieux renseigné avant, on aurait su que la lavande était coupée depuis déjà des semaines, et que le plateau allait conséquemment être beaucoup moins violet que prévu. Tant pis, ! Vu qu’on est là, on va profiter de la lavande autrement, en achetant quelques souvenirs et cadeaux à la Maison du même nom.

Nous prenons ensuite la direction de l’Abbaye de Ganagobie. Une petite balade de 2km nous conduit à un plateau nous offrant une superbe vue plongeante sur le Luberon, avec le Mont Ventoux en toile de fond.

14h30, il fait 38,5°C. On décide à l’unanimité de nos corps dégoulinants de zapper la visite de Forcalquier et de rejoindre directement le camping que nous avons réservé pour la nuit à Rustrel, le bien nommé Le Colorado (puisque situé à 30 mn à pied du Colorado Provençal). Ce camping a un argument de taille : une piscine ! On veut bien être roots mais là, la chaleur nous accable. Elle nous assomme tellement que Violette en a le sifflet coupé, y’a qu’à voir ! Et puis il y a des moments dans la vie où la seule chose dont on ait envie, c’est de flemmarder autour d’une piscine avec un bon bouquin, même qu’on appelle ça le bonheur. A 38,5°C, c’est le moment.

Le van est content aussi, on peut lui faire son plein d’eau – mais pas d’électricité vu que l’agence nous a fourni un câble sur 2. Heureusement, on a des voisins d’emplacement sympas qui nous prêtent leur matos – quand on découvre la solidarité entre camping-caristes et van lifers.

Pour compléter cette soirée d’opulence, on se fait un resto en terrasse le soir, situé juste à côté du camping. La pluie s’est invitée en fin de repas, l’orage a grondé au loin mais il y est resté, ne voulant pas nous gâcher la fête.

JOUR 7 - Dimanche 02/08/2020 | Rustrel

Lever matinal à 7h en ce 7^ème jour. C’est qu’on a visite du Colorado Provençal aujourd’hui, et la journée va être chaude alors autant partir tôt. On a hâte de découvrir cette curiosité géologique, depuis le temps qu’on entend parler de ces carrières d’ocre à ciel ouvert.

La propriétaire du camping nous avait annoncé 30 mn de marche pour rejoindre le site, puis 1h45 de balade dans le Colorado, puis retour 30 mn de marche, soit à peu près 3h en tout. Ce qu’elle a oublié de préciser, c’est qu’avec la chaleur des derniers jours le site était fermé pour cause de risque d’incendie (après vérification, c’était même tout le massif forestier du Vaucluse qui était interdit aux randonneurs). Un couple de joggers a bien essayé de nous avertir, mais Doudou a fait semblant de ne pas comprendre ou en tout cas il a décidé d’interpréter à sa façon. Nous voilà donc partis à l’envers du circuit prévu sur des chemins de rando, trouvant la balade bien tranquille et peu encombrée de touristes. C’est à l’approche du Colorado, où nous étions décidément désespérément seuls, qu’on s’est fait la réflexion que dites-donc Thérèse, c’est tout de même très calme pour une journée du mois d’août ! On a eu la confirmation que ce n’était pas normal lorsqu’on s’est fait toppé par un garde en quad. On a eu droit à une petite leçon de morale et de pédagogie fort à propos – d’ailleurs Doudou a fait profil bas. Au final, on a quand même réussi à marcher 15 km en 3h30, à voler quelques photos de loin du Colorado, et à fatiguer nos enfants !

Comme on n’avait pas assez marché, on s’est refait une rando petite mais costaude l’après-midi aux Gorges d’Oppedette. Allez comprendre pourquoi, les ados ont préféré rester au frais dans le van à écouter de la musique plutôt que de nous accompagner dans cette balade de 6,6 km et 300 D+ sous une chaleur de gueux. Une rando très sympa dans ces gorges calcaires stupéfiantes de 2,5 kilomètres de long, 140 mètres de large et 200 mètres de profondeur par endroits ! On s’est fait plaisir avec des passages très technico-sportifs par endroits incluant une échelle, des rambardes métalliques pour s’accrocher, des cailloux et encore des cailloux. On a bien transpiré et ça tombe bien, ce soir il n’y a pas de douche !

Il est ensuite temps de repartir car 3 missions nous attendent en ce dimanche soir : 1. Trouver de l’eau (avec cette chaleur, on est à sec) 2. Trouver à manger (plus de fruits et légumes) 3. Trouver le spot de la nuit (il a fallu s’y prendre à 3 ou 4 fois ce soir, tout était occupé).

JOUR 8 - Lundi 03/08/2020 | Roussillon - Le Sentier des Ocres

Aujourd’hui, c’est visite de Roussillon. La difficulté que nous rencontrons pour nous garer n’augure rien de bon quant au respect des règles de distanciation physique dans le village. Celui-ci faisant partie des plus beaux de France, les touristes (dont nous faisons partie) s’y massent en ce début août. Avant la visite du village à proprement parler, nous décidons de faire la queue (très longue) pour le Sentier des Ocres, un parcours aménagé et balisé dans les ocres de Roussillon (soit une forme de rattrapage vu qu’on n’a pas pu faire pleinement le Colorado Provençal). Un peu trop de monde à notre goût mais les dégradés de couleurs sang et or valent vraiment le détour – mes baskets blanches ne vous diront pas le contraire.

A l’intérieur du village, l’ocre est omniprésent, notamment sur les façades des maisons. Petites places, ruelles, galeries d’art, les plaisirs de déambuler sont multiples. Là encore, les touristes sont (trop) nombreux, nous donnant envie de fuir rejoindre le camping Arc en Ciel avec piscine que nous avons réservé pour la nuitée (on y prend goût). C’était fête ce jour-là : un camion à pizzas et un producteur local de fruits et légumes étaient présents pour la soirée, l’occasion de se taper une bonne cloche !

JOUR 9 - Mardi 04/08/2020 | La Fontaine de Vaucluse > Gordes > Joucas

Au programme du jour, un festival de villages !

La Fontaine de Vaucluse est un village très touristique niché au pied d’une falaise dans la vallée qui a donné son nom au Vaucluse (Vallis Clausa = la Vallée Close). Un grand parking situé à 500 M de l’entrée du village permet de garer son carrosse sans stress et de rejoindre le cœur du bourg à pied. La balade s’étire de la petite place centrale où trône un gros chêne jusqu’au fameux gouffre que l’on rejoint en remontant la Sorgue jusqu’à sa source. Le gouffre est LA curiosité locale que les touristes viennent admirer, en réalité un trou béant dans lequel on ne voit pas grand-chose, mais qui vit sur sa légende de la Coulobre. La promenade est rafraichissante en ce jour de grande chaleur (les jours se suivent et se ressemblent), et s’effectue à un petit rythme de vacances fort sympathique. Quant à savoir pourquoi ils ont mis sur le parcours des stands de glaces et confiseries dignes des fêtes foraines, c’est un mystère (et c’est très moche). La visite se termine par une belle ascension jusqu’aux ruines du château de Pétrarque, qui surplombe le village du haut de son gros rocher.

Nous prenons ensuite la direction de Gordes, ce village emblématique du Lubéron adossé aux Monts du Vaucluse et classé parmi les plus beaux de France. J’attendais beaucoup de la visite de ce village souvent présenté comme un joyau. Certainement trop, ce qui peut être une des raisons pour lesquelles j’ai été un peu déçue. La pierre blonde de ses maisons, le charme de ses ruelles et placettes, son château médiéval, ses beaux hôtels particuliers, ses maisons avec piscine et cyprès au loin sont certes très jolis à voir, mais voilà, sans plus. J’ai aussi été gênée par le monde et les voitures. Le village est finalement plus beau vu de l’extérieur, pris dans son ensemble.

Enfin, nous décidons de faire un détour par Joucas. Ce fut la pépite surprise du jour ! La fontaine de ce village nous avait sauvés dimanche soir alors qu’on était à la recherche désespérée d’eau fraiche et potable pour remplir nos gourdes. L’endroit où nous étions stationnés ne nous avait pas donné envie d’en voir plus. En sortant de Gordes cet après-midi, nous avons eu à nouveau besoin de recharger nos gourdes en eau. Nous y sommes donc retournés et tant qu’à être sur place, nous en avons profité pour rentrer dans le village et faire une petite visite. Je suis tout de suite tombée sous le charme : de belles maisons en pierres, de jolies ruelles piétonnes pavées à l’ancienne, dont une bordée de sculptures en bois et pierre émanant de la galerie d’art Le Labyrinthe d’Art, très peu de monde, pas de voiture. Une belle découverte !

Notre spot pour la nuit est situé tout proche. Une fois le van installé, je décide d’aller faire un petit footing, le 1^er de ces vacances. Par un curieux hasard, il m’a irrésistiblement conduit vers les ruelles de Joucas et sa fameuse fontaine…

JOUR 10 - Mercredi 05/08/2020 | L'Isle sur la Sorgue

Plus que 2 jours, la fin du périple approche. La nostalgie commence déjà à nous gagner tranquillement. C’est qu’on l’aime notre van maintenant, et on n’est pas prêt à le quitter ! Pour bien commencer la journée, j’entraine Doudou dans le même petit footing que la veille, pour aller profiter une dernière fois de Joucas et voir si la lumière du matin lui sied bien au teint. Petite douche rapide en plein air et à l’eau froide en rentrant (on y prend goût), et hop, nous voilà partis pour L’Isle sur la Sorgue.

C’est une ville qui nous attend cette fois-ci, et non un village. Elle est traversée, voire inspirée par la Sorgue, avec ses antiquaires, ses commerces le long des berges, ses boutiques de déco décalée, ses galeries d’art, ses roues à aube, ses ruelles ombragées. On sent une relative douceur de vivre, et on comprend pourquoi les gens ne semblent pas stressés ici.

La Collégiale Notre-Dame-des-Anges trône en plein centre, aussi sobre à l’extérieur que l’intérieur est rococo (style baroque, beaucoup d’or et de peintures). La Tour d'Argent juste à côté est en travaux, cachée par les échafaudages (on est passé à côté sans la voir du coup).

Il fait encore très chaud aujourd’hui, et on a encore une bonne partie de l’après-midi devant nous. Nous allons le passer au bord du lac de Monteux, dans l’écoquartier de Beaulieu. Rien de particulier à signaler sur ce lieu, à part qu’il nous a permis de nous rafraichir et d’apercevoir le Mont Ventoux au loin (bien dégagé).

Notre dernière vraie soirée avant le retour se déroulera au camping intercommunal de Maubec (Les Royères du Prieuré). Doudou nous a repéré un bon petit resto dans le village, très prisé à la fois des touristes et des locaux, La Bergerie. A ce stade du périple, on n’en peut plus de la bouffe basique du van. La vue des tomates nous fait tourner de l’œil, les tagliatelles de courgettes fuient nos fourchettes, et l’ouverture des boîtes de sardine nous provoque des tendinites. Le repas au resto est donc bienvenu, pour ne pas dire béni des dieux (Benedetto, hihihi). Et puis c’est le moyen de clôturer dignement ce beau périple qui touche à sa fin.

JOUR 11 - Jeudi 06/08/2020 | Avignon > Mâcon (ça sent un peu la fin, non ?!)

Voilà c’est officiel, mon road book me dit que c’est le dernier jour de notre road trip aujourd’hui ! Pour l’occasion, nous avons prévu la visite d’Avignon. Une grande ville après tous ces villages visités les derniers jours, comme ça fait bizarre ! La circulation est oppressante pour le coup. Comme on a pris notre temps ce matin, et qu’il y avait un petit bout de route, on est arrivé à Avignon sur les coups de 12h15, en plein cagnard.

Ce n’est pas la décision la plus judicieuse que nous ayons prise lors de ces vacances. La chaleur est accablante, et ne donne pas du tout envie de mettre un pied devant l’autre, quelle que soit la beauté des lieux. La visite a donc été express. On est allé à l’essentiel pour rapporter les quelques clichés incontournables de la ville : le Pont Saint-Bénézet (plus connu sous le nom d’Avignon), le Palais des Papes ainsi que les jardins, quelques places et ruelles dans le centre historique. La chaleur a ensuite kidnappé notre envie de marcher, et plus personne n’a été capable de visiter quoi que ce soit. Nous avons donc rejoint la fraicheur réconfortante de la clim du van, et avons entamé le chemin du retour.

Avec le recul, je me dis qu’on aurait pu s’épargner cette visite de grande ville, un peu décalée, voire incongrue finalement dans ce road trip, et passer un peu plus de temps dans la quiétude du Luberon… Bon, c’est à peu près le seul faux pas du voyage !

Nous sommes remontés jusqu’à Mâcon, qui se trouve à peu près à mi-chemin entre Avignon et la maison, et avons passé une dernière nuit dans notre van sur un spot fort sympathique en bord de Saône. Une fête avait été préparée en notre honneur, organisée par nos amis les moustiques. C’était chouette à voir, vous auriez vu ça…

JOUR 12 - Vendredi 07/08/2020 | Mâcon > Rambouillet

Bon ben va falloir rentrer maintenant, et rendre notre beau van California. On n’a plus le choix, le contrat de location s’arrête aujourd’hui ! On a bien pensé à oublier de rendre le camion et rentrer directement chez nous, mais on s’est dit que l’agence emploierait tout de suite les grands mots (vol, escroquerie, spoliation, rapine…). On a donc restitué le véhicule Volkswagen à son propriétaire et récupéré le nôtre. Le Tiguan, c’est pas si grand que ça finalement.

Epilogue

On a eu une idée de cadeau pour Noël…