Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Les envolées de Lynette

et autres causeries non lyriques

Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs

Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Ce week-end, Lynette était en mode traileuse et a découvert l'Ardèche. Je dis ça comme si elle avait mis les pieds dans une contrée inconnue et atypique, à la limite du mystique, loin de toute civilisation urbaine et considération consumériste. Et bien c'est exactement ça, car comme dit le chant traditionnel, L'Ardecho ! L'Ardecho ! Merveillous païs. S'as pas vis l'Ardecho, N'as jamaï rein vis (je pense qu’il est inutile de traduire).
 
On était une petite quarantaine du club à devoir se loger pas trop loin de Désaignes, le village du départ de la course. Autant dire que c'est pas évident facile à trouver dans le coin, mais Doudou nous avait préparé ça aux p'tits oignons, sans verser la moindre larme (ou presque).
Arrivée au gîte des Costes vendredi en fin d'après-midi, après avoir tournicoté autour pendant 1 heure et rendu dingues les GPS de toutes nos voitures. Accueil de Marjorie, la plantureuse propriétaire néerlandaise de ce lieu insolite. Elle explique que ce hameau était en ruine lorsqu'elle a l'a racheté il y a 18 ans, et qu'elle a tout retapé-recyclé à la force de ses petites mains. Ambiance, je comprends le côté rustique de ma première impression.
 
Visite des cabanons, et là, un doute m'assaille : mais où sont les radiateurs ?! Vu l'état du gîte, m'étonnerait qu'ils aient installé la clim. Pas sûr que l'installation électrique hors normes le permette d'ailleurs... Il fait 13 degrés en cette fin de journée ensoleillée, pas chaud-chaud mais ça va encore. Par contre les températures matinales annoncées dans les prochains jours sont situées aux alentours des 5 degrés, quelque chose me dit que ça risque d'être compliqué au réveil !
 
Ok, pas de chauffage, je peux survivre 4 jours. Comme dit Marjorie, cette femme philosophe ascendant hippie, histoire de nous rappeler notre triste condition d'animal : l'être humain est fait pour vivre dehors, pis vous êtes des sportifs, et on n'est pas bien là, à l'air frais ?! C'est sûr qu'on va pas sentir le moisi, pensai-je en mon for intérieur.
 
Pas de chauffage, soit, mais au moins, je pourrai prendre de bonnes douches chaudes dans la salle de bains néandertalienne aménagée à flanc de pierres de montagne de notre magnifique cabanon. Doudou avait choisi de nous installer dans celui qui répondait au doux nom de "La Mairie", allez savoir pourquoi. Ni pire ni mieux que les autres a priori, pareillement spartiate. Las, force est de constater au bout d'1/4h d'écoulement que point d'eau bien chaude non plus n'est à espérer dans ce gourbi. A ce moment-là, je pense à ma douche habituelle d'après course, la seule où je me permets de déroger un peu à mon principe éco-citoyen de rapidité, et où je prends un peu plus le temps que d'habitude de réconforter mes muscles et aussi bouter ce satané Raynaud hors de mes doigts. J'y pense à cette douche salvatrice, et puis… j'oublie. J'oublie ce (ré)confort impossible et aussi mes principes petits bourgeois, au moins le temps de ce week-end, et je décide plutôt de profiter de ce merveilleux paysage qui s'étend devant mes yeux, l'Ardèche.
 
Du "je", je passe au "nous", puisque Lynette n'était pas seule ce week-end mais entre 35 et 40 (trop long à compter). Pour notre premier petit déj en communauté samedi matin, la météo nous a gratifié d'un soleil magnifique et d'une vue qui ne l'était pas moins sur les monts d'Ardèche. Nous l'avons remerciée en appliquant le bon vieux principe de Marjorie sur la vie en extérieur et en prenant notre thé sur la terrasse attenante à la pièce de vie collective (une autre curiosité du site, avec son double rideau et ses vitres en plexiglass qui lui servent de porte et accessoirement de rempart au froid et au vent). Un moment fabuleux qui nous a fait complètement oublier la température de 5 degrés qui surfait sur nos peaux à peine réveillées. Au soleil, il y en avait bien 2 ou 3 de plus.
 
Samedi, journée de transition entre la vie parisienne trépidante quittée la veille et la tranquillité de vie ardéchoise. Une balade collective improvisée le matin sur les sentiers alentours, l'arrivée des retardataires du jour, déjeuner en terrasse à Désaignes avec la découverte d'une vocation de serveur peut être refoulée pour Loulou, retrait des dossards, courses au Super U du coin pour le gueuleton du dimanche soir (ouf, il y en avait au moins un, même qu'on pouvait y faire de l'essence), trail de 10km pour les filles, pasta party dans la salle collective (à ce sujet, je tiens à signaler que les pâtes cuisson 3 minutes sont une arnaque pour des marmites de 40 personnes). 22h, tout le monde au lit, c'est demain qu'on court. Les soirées des traileurs sont d'une tristesse les veilles de course...
 
Dimanche, c'est le grand jour, et je reviens au "je". L'Ardechois Trail de 36km n'était pas un objectif pour moi, mais une course que j'envisageais en mode préparation pour le Marathon du Mont Blanc dans quelques semaines. Ce qui est bien dans ces cas-là, c'est qu'on ne se met aucune pression. J'avais décidé de courir avec mes cu'pines Anne So (en mode prépa comme moi) et Mag (en mode je viens d'avoir mon agreg, j'ai pas couru depuis des mois, et en plus j'ai mal au ventre à cause de l'eau du gîte, soi-disant). On avait bien révisé le parcours, 10km de montée avec 800 D+, 1 descente jusqu'au 18/19ème km, puis re-montée jusqu'au 27ème avec le D+ restant et une pause ravito au 22ème, puis longue descente jusqu’à l’arrivée. Schéma hyper simple, niveau CM2.
 
Le trio a démarré ensemble comme prévu mais a eu du mal à tenir la route après. Mag a malheureusement vite lâché, pour les raisons évoquées ci-dessus. Nous l'avons laissée continuer tranquillement à son rythme, en pensant fort qu'il serait plus raisonnable d'abandonner vu le peu de plaisir qu'elle semblait prendre (ce qu'elle a fait au demeurant en arrivant au ravito). De trio, nous sommes devenues duo, un duo qui a plutôt bien fonctionné jusqu'au tiers de la course. Même admiration des paysages, même cadence de bâtons dans les côtes, même partage de rafales de vent dans le brushing au niveau du plateau des éoliennes, mêmes pauses pâte de fruits et pipi dans les sapins. Durant ces 1ers km, j'ai pu constater que j'avais de super sensations dans les jambes, je me sentais vraiment bien, le terrain de jeu me plaisait, bien que pas évident avec ces sentiers techniques remplis de cailloux - à croire que c'était fait exprès. Après la barrière horaire du 10ème km, voici venu le temps d'un peu de répit avec du plat et de la descente. Cool, je vais pouvoir m'éclater, j'adoooooore les descentes ! Anne So un peu moins apparemment, et c'est là que le duo s'est finalement mué en uno. J'ai profité d'une incitation de mon binôme "nan mais vas-y si tu te sens bien, va à ton rythme" pour l'abandonner lâchement, en grosse traîtresse que je suis. À ma décharge, il n'est pas évident de ne pas courir à son rythme, que ce soit en sur ou sous régime. Bref, j'ai continué à tracer ma route en laissant dérouler mes jambes comme elles en avaient envie. C'était un bon jour, elles avaient très envie de courir mes gambettes. Un vrai cabri ! Le point d'orgue de la course se trouve au niveau de la ruine du Château de Rochebonne, avec un passage très technique rempli de pierres qui fait tout le tour et se prolonge sur un single. Pendant tout ce passage, je n'arrêtais pas de me dire "je kiffe trop ce trail, je kiffe trop ce trail !". J'avais l'impression d'être une gosse, avec le langage qui va avec.
Je passe vite sur la 2ème montée, le seul intérêt étant le ravito en plein milieu, et donc la possibilité de me poser 5mn. En arrivant, je vois au loin repartir Doudou et Loulou, ce qui m'a rassurée, je n'étais pas si loin d'eux finalement. Puis vint mon 2ème moment préféré dans cette course, après le passage de la ruine : la longue et dernière descente de 9km jusqu'à l'arrivée. Mon cerveau s'est alors mis en mode pilote automatique, laissant le total contrôle de la fin de course à mes jambes qui le lui ont plutôt bien rendu. J'ai fait quelques rencontres de potes lors de cette descente, à leur grand désespoir mais pour ma plus grande fierté (désolée les garçons, mais c'est tellement rare que ce soit dans ce sens-là, hum hum !).
 
Je finis cette course en 5h15, vraiment contente parce que faite dans de super conditions physiques et météorologiques. Je me dis que tout ça est de très bon augure pour le Mont Blanc ! Voilà, le retour en images sur ce week-end est presque fini. En dehors de la course, je retiendrai aussi ces moments conviviaux partagés autour du poêle, à la recherche d'un peu de chaleur, propices à la confidence ou aux conversations légères et modestes comme les habitants de l’Ardèche. Je me souviendrai de ces repas de cantine pris à la va vite, faute de froid, dans cette fameuse pièce à vivre au vitrage improbable et aux courants d’air inévitables. Enfin, je garderai en mémoire la simplicité des lieux, même si j’ai eu l’air de la moquer en ce début de bafouille, ainsi que la gentillesse des gens – leur bienveillance fait du bien en ces temps contrastés.
Le trail n’est pas tout. C’est le ciment de nos week-end, certes, mais la maison, c’est vous qui la faites les amis.
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Lynette découvre L’Ardecho, merveillou païs
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article