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Les envolées de Lynette

et autres causeries non lyriques

Le tour du Mont Thabor en 3 jours, vécu par Lynette (23 au 25/08/2019)

Vue de là-haut

Vue de là-haut

Un peu de géographie pour commencer ce récit. Niché à 3178 m d’altitude au cœur du massif des Cerces dans les Alpes Françaises, le Mont Thabor est à la Vallée de Chevreuse ce que le pecorino truffé est au Saint Morêt : un truc vachement plus goûteux, savoureux, et excitant. Un mont qui a du caractère, et qui ne se mange pas sur des tartines. Rien d’étonnant à cela, l’Italie n’est qu’à 5 km.

Les présentations avec le héros de ces 3 jours étant faites, place aux préparatifs. Oui, parce qu’une rando de ce genre, ça se prépare, et même longtemps à l’avance. Il faut définir la date, le lieu, les participants. Ensuite il faut réfléchir matos et organisation. Sur les conseils d’un soi-disant ami qui se reconnaitra, j’avais investi il y a 2 ans dans un super sac à dos Fjallraven de 58 litres. C’est suédois, m’avait-il dit, un gage de qualité. Mais c’est aussi super grand, 58 litres. Quand je le mets sur mon dos, je peux jouer à cache-cache avec Doudou, jamais il ne me trouve ! L’avantage, c’est que ça laisse quand même un peu de place pour le superflu. Alors j’y suis d’abord allée gaiement avec les « au cas où » : le 2ème pantalon « au cas où » il ferait très froid, un 2ème short « au cas où » il pleuvrait beaucoup, un sweat à capuche en plus de ma veste de pluie et de ma doudoune « au cas où » le temps serait vraiment grandement détraqué, 1 kg de bouffe « des fois que » j’aurais de gros coups de pompe (oui, ça marche aussi avec les « des fois que »)… Bref, que des choses légères prises isolément mais qui ajoutées les unes aux autres font quand même monter le compteur du sac à dos à 10,5kgs – et encore, c’est sans compter ma pince à épiler.

Trop lourd, il faut alléger ! La sentence est lourde, et elle est de Véro, ma copine guerrière et néanmoins aguerrie à ce genre d’exercice. En même temps, elle pratique la montagne depuis au moins qu’elle a eu son bac (je penserai à lui demander si c’est vrai), il doit donc y avoir du vrai là-dedans. Mais comment alléger ce qui pour moi est déjà le top du minimalisme ? C’est le moment de parler de ma trousse de toilette, ma fierté de ce voyage : une petite pochette en tissu de 15x20cm environ seulement, avec à l’intérieur tout le petit bazar nécessaire au bon déroulement d’une toilette sommaire mais efficace, dentifrice, brosse à dents, savon, shampooing, crème de jour, sans oublier les lentilles pour bien voir (et même voir tout simplement), et les boules Quiès pour ne rien entendre des ronflements la nuit (en tout cas c’est ce qu’on a voulu me faire croire). Y’a qu’à voir si c’est pas minimaliste, un vanity comme ça !

Le sac de Véro ne pesait que 6 kgs, eau comprise (frimeuse, va !). Après avoir au préalable bien vérifié sur photo qu’elle ne m’avait pas arnaquée en ayant pesé son sac poubelle, je me suis finalement résignée à retirer quelques trucs. Et c’est comme ça que mes « au cas où » vestimentaires et 500grs de bouffe ont été sacrifiés sur l’autel de l’insoutenable légèreté de l’être de mon bien être dorsal. La tablette de chocolat noir pistaches caramélisées a cependant été non négociable. Me restait plus qu’à invoquer les bons esprits de la montagne pour que la météo soit clémente et les repas des refuges à peu près mangeables.

 

Jour 1 : Valmeinier 1800 – Refuge des Drayères

Km : 20

D+ 1200

Après une nuit un peu courte et un bon petit déjeuner, nous voilà partis gaiment aux alentours de 9h sous le beau soleil de Valmeinier 1800, direction le Mont Thabor (que nous ne verrions cependant que le 2ème jour). Sur les 5 compères que nous sommes, chacun a déjà plus ou moins sa fonction établie au sein du groupe : Philou serait le boss, le meneur d’allure qui serait obligé de s’arrêter régulièrement pour resserrer les rangs et s’assurer que ça suit derrière ; Véro et Doudou se chargeraient de l’orientation avec leur accessoire fétiche respectif, la carte IGN papier dernier cri achetée rien que pour l’occasion pour l’une, la trace GPS numérique chargée sur son téléphone pour l’autre ; Séb, Doudou et Philou s’occuperaient de l’animation, des blagues potaches, et des concours de quéquettes ; Véro s’assurerait des tips sur la vie en refuge ; et moi je suivrais tout ce petit groupe comme je le pourrais, en faisant des photos pour faire mine que je suis de loin et en fermant la marche - et ma bouche dans les côtes pour m’économiser !

J’avais attendu cette rando avec impatience et étais excitée par les 3 jours à venir. Les quelques balades faites autour du Lac de Serre Ponçon lors de nos vacances estivales de juillet m’avaient ouvert l’appétit sur le sujet (et rassurée aussi), j’avais hâte d’attaquer les festivités. En entrée ce 1er jour, nous avons eu des chemins assez tranquilles, longeant des ruisseaux, traversant des prairies, nous faisant même nous demander où était tout le dénivelé annoncé. Celui-ci est vite arrivé avec l’ascension vers le Pas des Griffes et ses 500 D+ d’un coup. On se demande souvent pourquoi on se donne autant de mal à gravir des montagnes qui ne sont physiquement pas faites pour nous, les humains. La réponse se trouve toujours en haut du sommet : la vue ! Alors oui on transpire, on souffle, on respire fort, mais on prend sur soi et on marche, vaille que vaille, un temps qui nous semble infiniment long parfois, jusqu’à arriver au but, le sommet, qui nous donnera notre dose de beauté exaltée et d’infiniment grand.

L’heure du pique-nique est vite arrivée ensuite. On a posé nos sacs et nos groles au milieu de ruines sur le Passage de la Pissine. On avait vue sur l’Aiguille Noire, on aurait eu tort de s’en priver. Le gueuleton fini, une petite rasade de calva pour se donner du courage et hop, c’est reparti ! Le calva… On en parle maintenant ? Oui, je sens qu’une petite explication de texte s’impose si on veut éviter l’appel aux Alcooliques Anonymes. La tradition de la rasade de calva a été instaurée lors de notre 1ère rando il y a 3 ans. Elle est prise juste après le pique-nique du midi (et aussi à 10h du matin pour certains), et vise à provoquer un petit décrassage de la tuyauterie grâce à une onde de chaleur intense se propageant du gosier jusqu’au foie, pas plus loin. Bref, un petit réconfort moral n’entamant aucunement nos capacités physiques à marcher droit. Ça va, tout le monde est rassuré ?!

L’après-midi passe assez vite dans une facilité relative, si l’on excepte un petit coup de cul certainement prévu mais que mon cerveau avait occulté. Une petite pause « pieds dans l’eau » au bord du lac rond (je ne prends aucun risque, ils s’appellent tous comme ça ou presque), descente le long d’un ruisseau où le monde rencontré nous rappelle que cette rando du Mont Thabor est plutôt connue dans le coin, et a priori familiale. Enfin, l’arrivée au refuge des Drayères et là, c’est le choc… culturel ! Immédiatement, je sens qu’il va falloir revoir quelques principes de vie et oublier mon petit confort bourgeois. Encore que, depuis que je fais du trail et des week-ends course un peu roots, j’ai fait beaucoup de progrès dans ce domaine.

Les gardiens du temple nous mettent tout de suite dans l’ambiance. Alors la 4G-le wifi tout ça, ici vous oubliez, c’est 0 réseau à des km à la ronde. Vos chaussures sales et vos odeurs de chaussettes, vous les laissez dans l’entrée, et vous empruntez une bonne vieille paire de Crocs gracieusement mises à votre disposition pour circuler dans les lieux. Votre sac à dos restera dans la salle en bas prévue à cet effet, avec tous ses compagnons de galère. Vous avez de la chance, votre dortoir est privatif, les ronflements que vous entendrez seront uniquement ceux de vos amis. Pour l’hygiène, bonne nouvelle, nous avons des douches avec de l’eau chaude, 2€ les 5 minutes - au-delà, gros risque de cryogénisation sur place ! Les toilettes sont gratuites, et même pas sèches. Enfin, le repas est servi à 19h pétantes dans la vaisselle pyrex de cantoche de la salle commune. Ne soyez pas en retard pour le rata, et surtout n’oubliez pas de débarrasser votre assiette et de passer un p’tit coup d’éponge sur la table à la fin du repas, hein, que ce soit propre pour le petit déj du matin. Ensuite, vu qu’il n’y a pas de lumière dans le dortoir et que fin août les jours ont déjà drôlement raccourci dans le coin, c’est un p’tit jeu de société si le cœur vous en dit, puis la viande dans le sac à viande et hop, extinction des feux à 21h pour tout le monde ! Je sens qu’on va passer une bonne soirée… (en vrai, mise à part la bouffe pas terrible, on a vraiment passé une bonne – courte – soirée).

 

Jour 2 : Refuge des Drayères – Refuge du Mont Thabor, en passant par le Mont Thabor

Km : 17

D+ 1200

Le dernier horaire du petit déj étant à 7h30, nous sommes tous levés à l’aube pour profiter de ce moment de convivialité matinal – à défaut de frugalité. La vue sur les montagnes est superbe en ce matin ensoleillé, on dirait un fond d’écran. A 8h20, on est presque dans les derniers à quitter le refuge – c’est vous dire si la notion de vacances est toute relative dans ces contrées. La journée à venir s’annonce belle et intense, avec en point d’orgue l’ascension du Mont Thabor. On voit quelques jolies marmottes, attirées par le lever du soleil, et des randonneurs s’éveillant de leur bivouac, visiblement satisfaits de leur nuit. On contourne quelques lacs, ronds de préférence comme le veut la topographie du coin. La balade semble assez facile en ce début de parcours, et là je me dis que ça n’augure rien de bon pour la suite. C’est mathématique, dixit mes cours de probabilités de Terminale : si ton parcours prévoit un total d’à peu près 1200M de D+ et qu’au 1er tiers de ton trajet tu n’as presque pas transpiré, alors il est fort probable que tu te prennes une quantité très concentrée de D+ en boomerang à un moment donné. La proximité de l’Italie me permet de récupérer furtivement un bout de réseau. Youhou, j’en profite pour appeler mes loulous ! Qu’ils soient rassurés, leur mère n’a pas été mangée toute crue par le yéti, elle est juste coupée du monde moderne pendant quelques jours rapport aux antennes qu’on n’a pas trop envie d’installer dans les montagnes tout ça, bref, tout va bien, et vous ?! Bon, visiblement, il n’y a que moi que cet éloignement de la modernité inquiète, mais ça m’a quand même fait du bien de tailler un bout de gras avec eux. Parce qu’après, ça s’est sacrément corsé sur le front des difficultés (ça fait un paquet d’années que ma Terminale est terminée, mais les probas sont immuables) : du D+, des terrains accidentés, de l’escalade, des pierriers dans les névés et vice versa, un chemin en dévers sur une terre ocre assez improbable. Enfin, un dernier coup de cul et nous voilà enfin au sommet du Mont Thabor, à plus de 3000m d’altitude.

Les efforts sont moyennement récompensés là-haut, les nuages sont de la partie et nous empêchent d’avoir la vue à laquelle nous prétendions. Un furtif rayon de soleil nous permet quand même d’immortaliser l’instant au sommet et de prendre quelques poses – qu’on ne détaillera pas ici, pudeur oblige. Ça caille un peu là-haut, on ne s’éternise donc pas et on laisse la place aux nombreux autres aspirants à l’ascension des 3000m. La rando est familiale*, rappelons-le, donc un peu blindée de monde.

* j’ai l’air de dire ça d’un air crâne, mais en fait pas du tout, car vu comment j’en ai bavé des ronds de chapeau de paille pour en arriver là, je n’ai pas compris du tout sur le moment en quoi cette rando était familiale !

Le soleil arrête enfin de nous faire la gueule pendant la longue descente menant jusqu’au pique-nique. Il se fait pardonner sa facétie du sommet en nous réchauffant doucement les corps et les esprits. Deux d’entre nous s’enhardissent même tellement qu’ils provoquent en duel un petit névé tout minus de rien du tout et finissent incompréhensiblement le cul par terre à faire un bisou au sol. Oui, le reste de la bande s’est assuré qu’ils allaient bien avant d’exploser de rire ! La pause s’est vite imposée après ça. On a fini par trouver le bon spot, avec le moins de gens possible autour, et devinez quoi ? On avait vue sur les montagnes…

La suite de la balade est relativement tranquille, enfin si l’on excepte l’arrivée en elle-même au refuge du Mont Thabor. Des esprits farceurs l’ont construit en haut d’une côte, alors qu’il aurait été beaucoup plus simple pour tout le monde, y compris les maçons, d’assembler tout ça en bas, n’est-ce pas ?! En tout cas, on avait l’air attendu, des cris venant de là-haut nous intimaient : « Viens, t’y viens, t’y viens, t’y viens ! », comme une litanie. Très sympa cet accueil, et tellement atypique. « Viens, t’y viens, t’y viens, t’y viens ! ». Oui, oui, on arrive ! « Viens, t’y viens, t’y viens, t’y viens ! » Oui, capito, on vient, mais laissez-nous le temps de souffler quand même. C’est que ça grimpe pour arriver jusqu’à vous ! « Viens, t’y viens, t’y viens, t’y viens ! » … Bon, c’est gentil mais ça commence à suffire maintenant ! Tout à coup, on aperçoit des vaches derrière nous, en rang d’oignons par dizaines, attendant sagement qu’on vienne les chercher. Qui a cru que les cris étaient les encouragements personnels du gardien de refuge et non ceux du vacher intimant ses ouailles à rentrer au bercail ?!

15h, arrivée au refuge. Certes, juste avant la pluie (qui ne va durer qu’une petite demi-heure), mais le constat s’impose comme une évidence : il est bien trop tôt pour l’apéro. La partie masculine de notre groupe se dit cependant qu’après les efforts fournis dans la matinée, une petite bière serait bien méritée, voire 2. C’est presque même une obligation pour accompagner les parties de pétanque qui vont leur permettre de patienter jusqu’au soir. J’en profite pour aller prendre ma douche, avant l’arrivée de la foule. Le prix est de 3€ sans limitation de temps pour l’eau chaude (question de confiance). C’est royal, l’année dernière il fallait se laver dans le lac d’à côté – ou pas.

L’heure du dîner arrive assez vite finalement. La règle est la même que le refuge précédent : à table à 19h pétantes, la vaisselle pyrex, le coup d’éponge sur la table en fin de service. Le repas en revanche fut du 4* comparé au dîner de la veille : un repas végétarien (ce qui ne gâche rien) cuisiné à partir de produits locaux/bio/régionaux/faits maison, de la soupe au dessert. On notera la hardiesse du gardien de mettre au menu un chili sin carne à base de haricots rouges dans son refuge…

A 22h, extinction des feux (note à moi-même : penser à ma frontale la prochaine fois, pour pouvoir lire à ma guise et éteindre à l’heure que je veux). Les boules Quiès seront de rigueur cette nuit, car 13 potentiels ronfleurs composent le dortoir – enfin plutôt 12, car moi, je ne ronfle pas évidemment. C’est cocasse un dortoir de 13 personnes dans une chambre de 15m² à tout casser : 5 lits superposés en enfilade (heureusement pour mes levers pipis nocturnes, on était en bas), 1 lit superposé à 2 étages en face. Dormir avec des inconnus est une expérience comme une autre finalement, il faut juste savoir ouvrir ses chakras de temps en temps et oublier ses préjugés. Par exemple, nous avions dans la chambre un apnéiste du sommeil. Et bien contrairement à ce qu’on pourrait penser au départ, si nos chakras étaient fermés, sa machine ne fait pas de bruit du tout finalement. En tout cas, moi qui avais quelques inquiétudes avant de partir sur le fait d’avoir froid dans mon sac à viande, j’ai été vite rassurée (trop). Ce fut le Kosovo toute la nuit ! J’ai vite viré la couette, et même été obligée d’ouvrir la fenêtre !

 

Jour 3 : Refuge du Mont Thabor – retour à Valmeinier 1800

Km : 19

D+ 900

Le lever a été encore plus matinal en ce dernier jour de notre périple. D’aucuns diront qu’ils n’ont pas dormi, entre la chaleur humaine et les va et vient incessants des divers hôtes du dortoir. En tout cas, à 7h, certains avaient déjà avalé leur café et englouti leurs tartines, prêts à en découdre (avec quoi à cette heure-là, allez savoir). Ce fut le cas de Doudou, mais bizarrement il n’avait pas l’air trop chafouin (l’air de la montagne, ça le gagne). Ce qui l’a rendu colère en revanche, c’est le drame survenu au retour du petit déj dans le dortoir : ses chaussettes avaient disparu ! Hier soir, elles étaient dans la corbeille, et ce matin, pfiout, elles n’y étaient plus ! On a eu beau retourner les lieux, les chaussettes propres semblaient s’être envolées, peut-être vers d’autres contrées moins hostiles. Bon, aux grands maux les grands remèdes, y’a plus qu’à ressortir les vieilles chaussettes portées déjà 2 jours. A ce stade, j’ai envie de dire que c’est là le vrai drame, de devoir supporter l’odeur des indigentes toute la journée…

Malgré tout ça, à 7h45 tout le monde était fin prêt sur les chemins, avec 1 heure d’avance encore par rapport à la veille. Un jour de plus et il nous aurait fallu démarrer à la frontale.

Jusqu’à présent on s’en était plutôt bien sorti niveau orientation. Aucune erreur à déplorer grâce à nos 2 experts es-orientation, Doudou avec son téléphone, Véro avec sa carte IGN. C’est pourquoi je ne m’explique pas ce qui s’est passé ce dernier matin, mais une erreur d’aiguillage nous a fait perdre la trace, et nous nous sommes retrouvés à jardiner dans la montagne (imaginez comme ce n’est pas pratique, le terrain n’est pas du tout adapté), à escalader des rochers, à faire des plans sur la comète pour savoir comment retrouver ce p… de chemin de m… qu’on avait perdu, mille milliards de mille sabords ! Evidemment, Philou et moi n’avons pas pipé mot pendant tout ce laps de temps, notre réputation en matière d’orientation n’étant pas qu’une réputation. Quand Véro a commencé à regarder sa carte et à parler de « courbes de niveaux », là je me suis dit qu’on tenait le bon bout et qu’on allait forcément retrouver le chemin à un moment donné. Des « courbes de niveaux », vous rendez-vous compte ?! C’est un vocabulaire que je n’ai pas utilisé depuis au moins mes cours de géographie de 4ème6 !

Evidemment, nous avons fini par retrouver la trace du GR – je leur avais bien dit, il suffisait de longer la rivière. Une pause expresso au Refuge des 3 Marches nous a permis de nous remettre de nos émotions, et de déguster par la même occasion the best café ever depuis 3 jours. Après ça, il ne restait plus qu’une relative difficulté, l’ascension jusqu’au col des 3 Marches, le dernier à franchir. Je l’ai fait tranquilou-walou, déjà parce que mes jambes me le réclamaient, et aussi pour prendre le temps d’apprécier ces derniers paysages. Là-haut, la vue quasi à 360° sur pleins de massifs est époustouflante, la Meije, le glacier des 2 Alpes, les Aiguilles Rouges pour ne citer qu’eux. Toute à la contemplation de ces montagnes majestueuses, la nostalgie commence à me gagner doucement, mais sûrement. Il est midi quelque chose, il ne reste plus que la descente vers Valmeinier à effectuer. Ça sent un peu la fin des haricots de notre belle aventure (et je ne parle pas de ceux du chili sin carne de la veille). On recharge les batteries, on profite à fond de la vue du dernier pique-nique, et nous voilà partis pour cette longue descente sans intérêt qui nous mènera tout droit à la voiture. Sans intérêt, si ce n’est la rencontre improbable avec des familles de juifs orthodoxes qui, à l’inverse de nous, remontaient le chemin depuis Valmeinier. Des femmes jeunes avec une multitude d’enfants autour, dont la tenue était moyennement règlementaire, voire pas du tout adaptée à des randos d’été (jupes longues, chemisiers jusqu’aux poignets, petites baskets). Renseignement pris après coup, les Alpes semblent être une destination prisée de ces communautés l’été.

Valmeinier 1800, le retour. Un tournoi de pétanque anime le cœur de la station où sont regroupés de nombreux touristes pour l’occasion. On arrive en héros sous une chaleur écrasante, des km pleins les chaussures de rando, l’impression d’avoir accompli une sorte d’exploit chevillée au corps. Mais alors pourquoi tout le monde a l’air de s’en foutre complètement ?!

Tout est vrai dans mon récit !
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